Pour son premier concert à la Philharmonie de Paris en tant que directeur musical de l’Ensemble intercontemporain, Pierre Bleuse nous propose une expérience unique, aussi musicale que scénique, avec une vaste création de l’un des compositeurs les plus secrets de la scène musicale contemporaine : l’Écossais James Dillon. Depuis maintenant plusieurs années, son œuvre se teinte de mystère voire de mysticisme et explore le monde des mythes, des rituels et de la magie. En tant que compositeur, c’est-à-dire créateur d’un art du temps, la question de la mémoire est évidemment une préoccupation centrale – ainsi qu’en témoigne cette nouvelle et grande oeuvre Polyptych: Mnemosyne…, en grande partie inspirée par la déesse grecque de la mémoire, des mots et du langage, Mnémosyne, fille d’Ouranos (le Ciel) et de Gaïa (la Terre). La création de James Dillon, pour qui « toute oeuvre musicale contient une impulsion rituelle », sera enrichie de lumières et surtout d’une scénographie originale dans laquelle les musiciens jouent sur un plateau tournant placé au centre de la salle. Comme une métaphore de la grande roue de l’existence…